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C’est le printemps à Bruxelles, l’heure des campagnes électorales

Photo du rédacteur: Olivier MarkowitchOlivier Markowitch

C’est le printemps à Bruxelles, l’heure des campagnes électorales, et on observe que la réalité est trop souvent éludée dans le discours des responsables. Une réalité évitée, contournée, quand elle n’est pas complètement travestie par les « fake news ».


Depuis toujours sans doute, la séduction politique et le désir de plaire appellent la langue de bois. C’est aussi un revers du discours quand il sacrifie la recherche de la vérité la plus juste au souhait de ne pas heurter. Plus encore, c’est le symptôme d’un manque de courage. Courage de nommer ce qui est pour ce qu’il est, de prendre le risque d’être contredit, démenti, contesté. Courage parfois de se tromper, mais courage toujours d’essayer d’affronter la réalité en l’appréhendant par des mots.


Or si on ne peut pas dire et nommer la réalité, on ne peut pas non plus en débattre. Accepter les mots, et les débats qu’ils suscitent : féminicide, islamisme, génocide, antisémitisme, … A la place, le silence, les euphémismes, les approximations, le relativisme, les évitements, même par prudence, créent la confusion, freinent la connaissance et empêchent d'affronter la réalité dans sa complexité.


Parfois, les convictions et les engagements empêchent aussi de nommer ce qui est, comme si le combat politique prenait le pas sur le réel ou nous autorisait à n’en dire qu’une partie. Or taire ce qui est, ou mal nommer les choses à dessein, ne sert jamais une conviction et peut, on l’observe, engendrer la violence.


L’université doit être un lieu où quelque chose du réel est énoncé, sans simplification, généralisations ou imprécisions, sans peur de la réaction que cela peut entraîner. Nous l'enseignons aux étudiants : dire les choses avec précision et avec le moins possible d’ambiguïté est une condition essentielle pour avoir une pensée claire, être compris et participer à la production d’idées nouvelles. On leur apprend aussi à choisir le vrai avant le souhaitable.


Cette impossibilité de nommer les choses ne doit pas se propager à l’Université, sans quoi  elle ferait courir à cette institution un danger mortel.




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